L'écrivaillon Grenoubloa

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lundi, février 06, 2006

Les Poupées Electriques (extrait)

Pierre Peskac ne marmonnait plus que par intermittences : on l’inspectait durement, on le triait puis on le rangeait, petit bout par petit bout, dans de grands containers. Les petits yeux ne cessaient de le fixer, sans clignoter ni fermer leurs paupières. C’étaient des yeux bien ronds et bien globuleux, vides d’expression. De petits yeux vides et sournois, remplis de malice et d’intelligence, qui ne s’étaient pas même détournés quand il commença à pleurer.

Le tintement des tapis roulants continuait son flot de sonorités cassantes, tandis que les chariots frappaient le parquet comme un gros tambour. Les Syriens se pressaient à ses cotés, certains devaient même être sortis de leur réserve pour qu’il entende leurs pas aussi distinctement. Il bougea difficilement la tête, puis chercha un point d’ancrage. On ne se préoccupa pas de lui, il sentit même la tige de métal dans sa jambe se retirer. Il ne se l’expliquait pas bien, mais la camisole chimique avait perdu de son intensité.

Extrait de "Les Poupées Electriques" de Nicolas Martinelli

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