L'écrivaillon Grenoubloa

Tous les textes, sauf mention contraire, sont de l'auteur. Tenez moi au courant avant, si vous... enfin bref. Vous avez compris, on m'la fait pas!

dimanche, mars 05, 2006

Altruisme et Philosophie

Il est vain d'expliquer des sentiments comme la générosité ou l'altruisme par la philosophie.

Si je suis "généreux", ou "compatissant", la démarche philosophique serait de se demander la CAUSE de cette générosité ou de cette compassion. Comme si cette attitude n'allait pas DE SOI.

C'est quelque chose de tout-à-fait paradoxal justement que de vouloir S'INTERROGER sur des actes qui se définissent par leur "gratuité".
Quand bien même cette compassion serait inconditionnelle et désintéressée, purement tournée vers l'autre/l'animal, le réflexe est de s'interroger sur la véritable nature de ce don.

Il faut comprendre qu'un tel acte est une sorte d'artefact de pensée. Les gens peuvent aimer pour des raisons bassement matérielles ou égoistes... oui. Mais il est vain de réfuter fondamentalement toute gratuité.

Brigitte Bardot sauve des bébés phoques: pour s'acheter une place au paradis, pour qu'on parle d'elle? Après tout... peut-être! Mais peut-être qu'elle le fait aussi parce que ca va DE SOI. Et ceci est particulièrement génant, dans un monde où il est souhaitable de justifier ses actes.

On peut toujours voir cette défense des animaux (ou cette générosité) comme un investissement à très très très long terme, si c'est là le problème.

Je me relis.
Je disais que cet argument est précisément un artefact de pensée: on postule une cause pour quelque chose qu'on prétend "gratuit". N'en trouvant pourtant pas toujours, on maintient qu'il n'existe pas d'acte purement gratuit et altruiste. La "cause" - ou raison - apparente ne nous est pas toujours facile à cerner. On préfère donc l'imaginer. L'ayant imaginée on en conclue qu'un acte n'est jamais réellement gratuit.

Raisonnement circulaire.

Le caractère "gratuit" d'un acte, tout comme l'existence de Dieu, sont des propositions dont on ne peut dire si elles sont vraies ou fausses. Elles ne sont ni stupides ni absurdes, mais indécidables. Et donc juste affaires de conviction.