Yorkubrick
Vous pourrez me retrouver cette année sur le site http://yorkubrick.blogspot.com
Plus de nouvelles directement là bas... A bientôt!!
Tous les textes, sauf mention contraire, sont de l'auteur. Tenez moi au courant avant, si vous... enfin bref. Vous avez compris, on m'la fait pas!
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Deux courtisanes s’avancaient dans sa direction, d’un pas égal, sans même le calculer ni lui sourire : les deux Naines portaient bien leurs robes et leurs bijoux, quoique les seconds parussent plus chics que les premières. Elles paradaient comme de petites poupées de cire, les traits immobiles et tirés, et le visage saupoudré d’une fine couche de talc. Chaque mouvement de leur tête semblait être le résultat de savants calculs, comme programmé par un faiseur d’automates. Elles avancaient de facon parfaitement fluide, sans qu’on ne devine sous le tissu de leurs robes le mouvement de leurs hanches.
Extrait de Catapultes! de Nicolas Martinelli
http://ccdh.asso.fr/
J'ai donc appris les résultats du Prix Pépin 2006 dont voici l'adresse ci-dessous:
1) Le jeu de langage politique : un postulat ambitieux
- Le langage politique est un langage philosophique qui veut convaincre.
- Le dialogue n’est plus ici accompli pour seulement signifier des idéologies, pour signaler à autrui que l’Homme pense ceci et cela…
- Le langage politique part d’un postulat : il existe un projet général, et nécessaire, pour organiser la vie des Hommes.
- Ce projet implique une action. Ce n’est plus seulement naturellement, ou au profit d’une évolution spontanée des mœurs que l’Homme améliore son cadre de vie, mais par une organisation et, ce faisant, par une légitimation de cette organisation.
- De la nécessité, pour tout gouvernement, de donner l’illusion aux gouvernés de faire partie d’une grande société, d’un intermédiaire entre l’homme et l’Humanité.
- Ceci pose donc le problème de la REPRESENTATIVITE.
2) Le jeu de langage politique : la démocratie et le paradoxe de Condorcet
A > Entretenir l’idée d’un grand projet pour la France en pronant la rupture
- Paradoxe de Condorcet et théorème d’impossibilité d’Arrow : les préférences collectives sont cycliques, lorsqu’une majorité est composée de groupes d’individus différents.
- Corrolaire : pas de système permettant de suivre une ligne politique cohérente, hormis celui d’une dictature.
- Conséquence : besoin de toujours prétendre à une rupture, quant bien même la politique à venir serait elle-même le fruit des politiques passées
B > Poser les bases d’une politique nouvelle sans paraître marginal
- Il n’y a pas de débat sans interlocuteur. La foule est t-elle cet interlocuteur ?
- L’interlocuteur est notre égal. S’il est notre égal, rien ne nous permet de le gouverner et, dans le même temps, de lui parler.
- Autre paradoxe, résolvable celui ci: on ne peut être à la fois interlocuteur et gouvernable.
- Ce paradoxe là n’est résolu, à mon sens, que de deux manières…
- SOIT l’homme politique se pose comme un serviteur de l’état, et son langage politique sera celui d’un patriarche – « voici donc la voie que moi et mes successeurs devront emprunter, chacun à leur manière » - On fixe donc une voie : celle du libéralisme, du socialisme, d’une divinité, etc…
- SOIT l’homme se pose comme un réformiste ponctuel, faisant en quelques sortes « le travail que les autres n’ont pas osé faire avant lui »
- L’objectif premier du langage politique n’est donc pas tant de proposer aux votants une politique meilleure – on peut supposer que tout homme politique est à priori autre chose qu’un simple être mégalomane ou un arriviste – mais de convaincre autrui de la nécessité d’une « nouvelle impulsion ».
C > Le langage politique comme réponse au langage politique
- « Pareil… mais en mieux ! »
- Le Français moyen n’existe pas.
- Le langage politique s’adresse à quelqu’un. Comme suggéré précédemment, la foule – ou masse populaire – peut être cet interlocuteur. Mais comme pour toute masse, comme pour tout groupe de personnes avec ses hétérogénéités, le seul langage universel est celui du corps. Et l’opinion générale, en dehors de celle du véritable vote, n’est qu’une vague image d’opinion sur laquelle le politicien règle son pas. Les « sondages »…
- Le politicien va donc aussi devoir retourner ce langage politique à son avantage, vis-à-vis du groupe duquel il fait partie : si le politicien utilise ce langage politique, c’est donc pour à la fois se faire accepter de la population (groupe duquel il ne fait, par définition, plus partie), mais aussi creuser sa place dans le groupe auquel il a adhéré
- Et ainsi : de la nécessité de se faire accepter… et dans le même temps de se montrer acceptable.
CONCLUSION : quoi de neuf depuis Machiavel ? Rien. Car le langage politique fait partie intégrante de la politique elle-même…
Auteur: Nicolas Martinelli
Vous ne le savez peut-être pas, mais les votes pour le Prix Rosny Ainé 2006 sont ouverts!